Benoit Hamon est-il une canaille ?
Commentant les chiffres du chomage pour octobre 2009, Hamon, porte-parole du PS, s'est livré à un de ses commentaires dont beaucoup s'offusque mais qui, malheureusement, est à l'image du personnage : outrancier, incompétent, menteur et agressif.
En effet, quand Hamon déclare sur BFM-TV-RMC à J.J. Bourdin particulièrement passif :
"Quand on calcule toutes les catégories de demandeurs d'emploi,cela fait 5 millions".
"Moi, je dis que le directeur de Pôle emploi est une canaille de continuer à procéder ainsi, de tordre les statistiques".
"Dans quoi s'illustre la direction du Pôle Emploi, juste dans la manipulation des chiffres".
D'abord un constat récurrent quand il s'agit d'Hamon, c'est le mensonge.
Même en comptant toutes les catégories, le chiffre total des demandeurs d'emploi est de 4,3 millions (4,6 millions avec les DOM), très loin des 5 millions qu'il assène (soutenu par un "ouais" de Bourdin...).
Ensuite, les chiffres du chomage mis en avant par les gouvernants, toutes tendances politiques condues, ont toujours été ceux de la catégorie A (ou 1 avant le changement de catégorie) et les socialistes, durant le gouvernement Jospin de 1997 à 2002, n'ont pas dérogé à la règle (Hamon qui travailla au cabinet de Martine Aubry, ministre de l'emploi, entre 1997 et 200 aurait du s'en souvenir...)
Mais, depuis l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, constatant que la France s'en sortait plutôt mieux que les autres sur le front du chomage, voilà que l'opposition est allé chercher les chiffres toutes catégories confondues et les DOM qui, auparavant, étaient toujours restées dans l'ombre.
Qui, avant l'arrivée de Sarkozy au pouvoir, avait entendu parler des autres catégories de chomeurs ?
D'ailleurs, pour revenir aux années Jospin, il suffit de visionner la vidéo ci-dessous pour constater que le premier ministre ne se soucie que de la catégorie 1 :
Ajoutons aussi les commentaires du PS, à propos des chiffes du chomage de janvier 2002 qui constatait une baisse du chomage de 0,1% (dans la catégorie 1...) alors que toutes catégories confondues, il augmentait de 0,4% (source : nouvelobs) :
. Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité: "Déjà, en décembre, la hausse du chômage avait été trois fois moins forte que le mois précédent". "Face à cette situation, encourageante mais encore fragile, la mobilisation du service public de l'emploi (...) reste une priorité", souligne dans un communiqué le ministère de l'Emploi. "Cette mobilisation, jointe aux perspectives de reprise de la croissance, permettront de consolider les résultats très positifs de la lutte contre le chômage depuis juin 1997. Depuis cette date, le nombre de chômeurs a diminué en France de 928.500, soit près de 30%".
. Le Parti socialiste : qualifie "d'encouragement" les chiffres du chômage. "Ainsi, depuis juin 1997, le chômage a diminué en France de 928.000 demandeurs d'emploi, soit environ 30%", indique le PS. "Ces résultats doivent bien sûr être consolidés dans les mois à venir, afin de reprendre notre marche vers le plein emploi, qui reste notre objectif à terme".
Lionel Jospin, Premier ministre candidat: "Nous sommes satisfaits qu'il n'y ait pas cette continuité dans la reprise du chômage', a déclaré Lionel Jospin. "Cela montre qu'une tendance n'est pas absolument irréversible." Lionel Jospin a cependant invité les observateurs à la prudence. "C'est dans le deuxième semestre qu'on pense que la croissance reprendra vraiment", a-t-il rappelé. "On est quand même aujourd'hui encore avec 928.000 chômeurs de moins. Cela fait plaisir", a-t-il conclu.
Comme il est facile de le constater, aucune trace, chez Jospin comme chez d'autres socialistes, des chiffres toutes catégories ou des DOM, et les centaines de milliers de chomeurs qui sont venus gonflés les chiffres des autres catégories sont consciencieusement évacués.
Seule la catégorie 1 est mise en avant, ce qui au passage, détruit le mythe des "1 millions de chomeurs en moins" du gouvernement Jospin puisqu'au final ce chiffre descend à 580.000 mille (presque moitié moins !).
Et il suffit de rentrer en détail dans ces chiffres (emplois jeunes, explosion de l'intérim, des pré-retraites et des radiations administratives,...) pour s'apercevoir à quel point, dans une période marquée par une très forte croissance en Europe, le bilan du gouvernement Jospin en matière de créations de baisse du chomage est un faux bon bilan.
Bref, à canaille, canaille et demi...
Jarod