Cantonales 2011. La défaite de Martine Aubry

Publié le par Jarod

Si ce titre peut, à première vue, paraître provocateur, l’analyse détaillée des deux tours des élections cantonales 2011 montre que le PS de Martine Aubry est l’un des grands perdants de ces élections.

 

Masquée par une abstention record, la poussée du FN et l'échec de l’UMP (même s'il est très loin de la Bérézina annoncée), le recul du PS, passé presque inaperçue, est pourtant incontestable et semble symboliser le peu d’enthousiasme que le socialisme à la sauce Aubry déclenche.

 

Dégringolade en voix et baisse sensible en pourcentage

 

Comparées aux 1er tour des élections équivalentes (Cantonales 2004), le PS est en baisse (tableau ci-dessous) et il est facile de remarquer que la dynamique de la gauche est du, en grande partie, à EELV et, dans une moindre mesure, au Front de Gauche.

L’ « excuse » de l’abstention n’explique pas seul le million de voix perdues depuis 2004 (comme les 250 000 voix supplémentaires d’EELV le montrent), et n’explique pas du tout la baisse en pourcentage (- 1,3 %).

 

  2011 2004
NUANCES Voix %_exprimés  Voix  % Exprimés
EXG 53 316 0,58 367 817 2,99%
COM 724 911 7,91 957 223  7,79% 
PG 92 386 1,01    
SOC 2 284 967 24,94 3 226 525  26,25% 
RDG 135 958 1,48 156 305  1,27% 
DVG 495 822 5,41 740 521  6,03% 
VEC 752 992 8,22 502 142  4,09% 
ECO 34 112 0,37 48 838  0,40% 

(Source : Ministère de l'intérieur

  

Des objectifs non réalisés.

 

Si officiellement l’objectif était d’arriver à 60 départements de Gauche, il suffisait de lire la liste des départements que le PS comptait gagner (une dizaine dont la Sarthe de François Fillon) pour comprendre que l’ambition du PS était beaucoup plus grande.

Les 60 qui devaient « facilement être atteints » pour Claudy Lebreton, le président PS de l’ADP (qui rêvait même de 70…) ont été atteints très difficilement.

Le Jura et les Pyrénées-Atlantiques, les deux départements qui, en métropole, bascule à gauche, n’étaient tenus par la droite qu’au bénéfice de l’âge et, si les P-A ont basculé à gauche sans difficultés, le Jura ne bascule que d’extrême justesse au bénéfice de 2 victoires acquises pour quelques dizaines de voix.

Et avec le Val d’Oise qui est revenu à la droite, le solde positif n’est que d’un seul département gagné en métropole, soit 59.

Les 60 départements ne sont atteints que grâce à La Réunion au prix d’une majorité totalement hétéroclite (déjà en place depuis 2008…) composée des frères ennemis PCR et PS, auxquels se sont greffées des centristes du MoDem et des représentants de la Droite Sociale.

Pas brillant…

 

Le recul lillois et la défaite nordiste

 

La patronne du PS a même été bousculée dans sa ville où, en moyenne sur les quatre cantons renouvelés, la dégringolade en voix est impressionnante et le recul en pourcentage marqué.

Pire encore, c’est dans son département du Nord que le PS réalise son plus mauvais résultat. Le parti perd sa majorité absolue en sièges et en voix en même temps que 6 cantons (au profit de 2 UMP, 1 NC, 1 divers droite et 2 PCF)

 

Au final

 

Martine Aubry, qui n’est pourtant pas connu pour sa modestie, a déclaré accueillir cette victoire avec « humilité ».

Cela paraît être un minimum quand de victoire il n’y a point et que, tout au contraire, ces cantonales sont synonymes de défaite pour le PS qui, dans un scrutin taillé à sa mesure et traditionnellement favorable au parti principal de l’opposition, et dans un environnement de très forte opposition à Nicolas Sarkozy, a démontré que non seulement il n’était plus le moteur de la Gauche, mais qu’en plus, à l'image de sa 1ère secrétaire, il ne déclenchait aucun enthousiasme, aucune adhésion et, surtout, aucun espoir.  

 

Jarod

 

 

Publié dans PS

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