Affaire DSK. Badinter en plein naufrage
J’ai toujours eu beaucoup de respect pour Robert Badinter.
Et j’en ai toujours.
Mais la tournée des medias à laquelle il se livre depuis l’ "affaire DSK" est consternante.
Je m’étonne que personne, dans son entourage, n’essaye de le raisonner et de lui demander, ce qui serait une sage décision, de rester chez lui plutôt que de se ridiculiser comme il le fait depuis plusieurs jours.
Le "sommet" de ses prestations a été atteint sur France 2 lors de l’émission sur DSK.
Après plusieurs dizaines de minutes d’émissions où, entre autres, Badinter parlait pour ne rien dire si ce n’est prendre la défense de ses amis « Dominique et Anne », David Pujadas osait enfin lui demandait un mot sur la « présumée victime » que l’ancien Garde des Sceaux avait, jusque là, superbement ignoré.
Sa réponse fut, pour l’essentiel, un mélange de généralités (« les victimes je les connais, je les ai entendus ») et quand il parla de la femme qui affirme avoir été violentée par DSK, il parla de la « victime qui doit elle aussi, inévitablement, s’expliquer » (sic).
Euh… Robert. Elle s’est déjà expliquée. C’est à DSK de s’expliquer.
(Notons au passage, que Badinter parle de la « victime », forme d’aveu confondant, terme qu’il reprochera – dans un effet de manche grotesque et sans se rendre compte de sa propre incohérence - un peu plus tard à Laurent Joffrin quand celui-ci se sera indigné à juste titre de ses propos)
Il terminera, pour justifier son soutien aveugle et sa mise de côté de la victime par un « ici c'est un choix. Il y en a un des 2 qui ment ».
En clair, pour lui c'est présomption d'innocence pour DSK et présomption de culpabilité pour la supposée victime.
C'est son choix...
Après l’intervention de Clémentine Autain parlant de la « femme de chambre invisible », la réaction de Badinter mettant en avant les victimes… "Anne Sinclair et les enfants" était déjà stupéfiante.
Mais il continua dans le plus hallucinant encore en osant mettre en avant le « niveau » de DSK pour imposer le respect :
« Respect pour les victimes, mais respect aussi pour un homme qui était à ce niveau là de pouvoir et de responsabilité, admiré de tous (Ah, bon ?!!...), qui est maintenant un homme à terre ».
Tout simplement écœurant.
Dans cette même émission, Manuel Valls dans une colère grandguignolesque, s'offusquera du traitement réservé à Badinter en disant :
« Continuons comme ça. Mettons en cause Robert Badinter ».
Et pourquoi n'aurait-on pas, surtout après des propos comme les siens, le droit de le mettre en cause ?
Le délire qui semble avoir saisi la gauche parait n'avoir aucune limite, même pas celle de la décence.
Comme l’a dit Giesbert dans cette même émission, un ami c’est quelqu’un qui vous aide à enterrer le cadavre de la personne que vous venez de tuer.
Le problème de Badinter, c’est qu’il n’est plus en âge de manier correctement la pelle et qu’à force d’aveuglement et de parti pris, c’est son ami DSK qu’il enterre.
Et la gauche morale avec.
Jarod